LE CREUX DE L’ENFER

Après trois années de travaux ambitieux, le centre d’art contemporain d’intérêt national Le Creux de l’Enfer a réouvert ses portes le 27 juin dernier.

« Créé en 1988 dans la ville de Thiers, détentrice de savoir-faire liés à l’industrie coutelière, le centre d’art le Creux de l’Enfer est l’un des pionniers de la décentralisation culturelle. Acteur atypique en France, il a facilité la rencontre entre les techniques artisanales les plus avancées et l’art, il a permis l’apparition d’œuvres significatives de l’art contemporain ainsi que l’accueil d’artistes émergents, devenus de grandes figures de l’art actuel comme Roman Signer, Mona Hatoum, Michelanglea Pistoletto ou Ann Veronica Janssens. Labellisé Centre d’art contemporain d’intérêt national en 2019, le Creux de l’Enfer a affermi à cette date ses missions de production et d’accompagnement des projets artistiques, dont la plupart impliquent des résidences et des temps de recherche en lien avec de nombreux acteurs du territoire. Son agrandissement et sa rénovation témoignent d’une volonté forte : celle d’envisager la culture comme un facteur d’enrichissement intellectuel et de développement social et économique sur ce territoire industriel excentré des métropoles et relativement dépourvu d’offres culturelles », Sophie Auger-Grappin, directrice du centre d’art.

Au plein cœur de l'Auvergne, au milieu de la vallée des usines de Thiers, l’usine du Creux de l’Enfer est une construction industrielle du 19e siècle répartie sur quatre niveaux. Cette ancienne usine de coutellerie se dresse sur son rocher au-dessus du torrent, où cohabitent le murmure des légendes anciennes et le bruit des marteaux pilons.

Ce bâtiment atypique comporte de larges baies vitrées, plusieurs fragments de poulies industrielles et à tous les niveaux la présence de la roche sur laquelle il a été entièrement construit. Depuis les travaux de nouveaux espaces ont été rendus accessibles au public, tels que la salle basse au plus près de la rivière ou le belvédère offrant une vue imprenable sur la vallée.

Réalisé par le studio Fabre & Speller, en collaboration avec l'architecte-ingénieur Alexandre Bagros-Murat, le projet de rénovation a permis de réunir l’usine du Creux de l’enfer à l'usine du May, en un seul et même espace d’exposition. Grâce à la passerelle couverte réunissant ces deux usines, le centre d’art propose aujourd’hui une surface d’exposition de près de 1000 m2.

L’exposition collective In Vivo célèbre la réouverture du lieu. Elle réunit des artistes contemporains de différentes générations. Hubert Duprat, Mona Hatoum, Ann Veronica Janssens, Roman Signer et George Trakas ayant déjà exposés auparavant, reviennent sur leurs pas pour réactiver une œuvre. Par ailleurs, en partenariat avec le programme ¡Viva Villa!, les artistes Ismaïl Bahri, Hicham Berrada, Hélène Bertin, Stéphanie Mansy, Myriam Mihindou, le duo Pétrel/Roumagnac et Anna Solal proposent de nouvelles productions en accord avec l’esprit du lieu. Enfin, Max Fouchy, Sabine Mirlesse et Jean ­Baptiste Perret, qui ont bénéficié d’un temps de création en rési­dence sur le territoire, présentent des œuvres révélant l’alliance des savoirs techniques, artisanaux et ruraux du bassin thiernois, ainsi que les richesses du patrimoi­ne culturel immatériel du Livradois ­Forez.

L’exposition reste ouverte tout l’été du mercredi au dimanche de 14:00 à 18:00. Si vous avez prévu de traverser la France, n’hésitez pas à vous y arrêter. Nous vous souhaitons de bonnes vacances et nous vous retrouverons à la rentrée.

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